Mon pays de cerise et de légende
Ecrivain amoureux de son pays et engagé pour l’indépendance du Jura, Alexandre Voisard publie dès 1954 des textes épiques et engagés qui résonneront particulièrement dans les années de lutte précédant la création du nouveau Canton. Son sublime Liberté à l’aube, ode magnifique à son pays, hymne grandiose à son peuple, restera gravé dans la mémoire du Canton du Jura et marquera la littérature suisse romande. Maurice Chappaz en dira qu’il est un «livre de guerre».
En 1967, Alexandre Voisard lit l’Ode au pays qui ne veut pas mourir face à 40'000 personnes massées à Delémont pour la Fête du peuple jurassien. Dans une formidable communion, la foule reprend en chœur chaque vers dans «un immense murmure qui est une houle puissante emportant loin le poème», comme il l’écrira lui-même:
«Mon pays de cerise et de légende
Rouge d'impatience, blanc de courroux,
L'heure est venue de passer entre les flammes
Et de grandir à tout jamais
Ensemble sur nos collines réveillées.
Mon pays d'argile, ma liberté renaissante,
Ma liberté refluante, mon pays infroissable,
Mon pays ineffacé, ineffaçable,
Ivre du bond sans retour et farouche
De ta liberté nue.»
Ami de longue date de Bertil Galland, il publia autant aux Cahiers de la Renaissance vaudoise qu’ensuite aux Editions Bertil Galland.
Récompensé de nombreux prix littéraires, membre de l’Académie Mallarmé, il publia sans cesse jusqu’en 2020.
Il est décédé à Porrentruy et reposera à Fontenais, son village d’origine, selon ses dernières volontés.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Les Jurassiens comme exemple – Editorial, Félicien Monnier
- Sauf sur l’essentiel – Alain Charpilloz
- Vu par Marcel Regamey – Ligue vaudoise
- D’abord l’unification ou la nation? – Quentin Monnerat
- Alexandre Voisard, 1930-2024 - La dernière lettre d’un poète – Yves Guignard
- Un magnifique armorial jurassien – Olivier Delacrétaz
- Trente glorieuses pour l’art et pour l’autonomie – Jean-Blaise Rochat
- La diversité contre les différences – Jacques Perrin
- Conseillers aux Etats centralisateurs – Jean-François Cavin
- Justin comme Donald – Le Coin du Ronchon