† Michel Haldy
Michel Haldy avait un sens profond des institutions, fondé sur une vaste et exacte connaissance de notre histoire et sur une grande sagesse politique. Sa vision de l’Etat et de la société était conservatrice, car les institutions, justement, doivent être durables et le peuple ne doit pas être bousculé par un activisme à courte vue. Cette conviction s’accordait fort bien avec un comportement «à l’ancienne» qu’il affectionnait d’adopter, avec un brin de souriante coquetterie. Parmi les importantes fonctions qu’il a remplies, c’est peut-être celle d’abbé-président des Bourgeois de Pully qui l’honorait le plus.
Libéral engagé, il ne militait pas pour l’individualisme sauvage, mais il appartenait à l’aile «nationale» du parti, attachée à l’identité vaudoise et aux communautés – familles, corps intermédiaires – qui forment le Pays. Visant au bien commun et fidèle en amitié, il savait construire des ponts avec des représentants d’autres partis, notamment les meilleurs radicaux. Il faisait souvent l’éloge d’Edouard Debétaz, radical jusqu’à la moelle. Comme secrétaire général de la Chambre vaudoise d’agriculture, devenue Prométerre, il était le pivot de rencontres régulières entre les dirigeants des organisations faîtières cantonales, auxquels s’adjoignaient parfois les secrétaires des partis convenables, pour préparer les campagnes de votations. Au beau temps de l’Entente vaudoise, il en était un des inspirateurs et son avis comptait.
Il était d’un fédéralisme intransigeant et a participé à tous les combats visant à préserver la souveraineté vaudoise.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Droit de vote communal – Editorial, Félicien Monnier
- Le chef et la dignité de ses hommes – Quentin Monnerat
- La Via Valdensis – Antoine Rochat
- Imposition individuelle: vers un référendum? – Jean-Hugues Busslinger
- … et un référendum des Cantons? – Olivier Klunge
- Irréalité du service civil – Olivier Delacrétaz
- Des déchets dans l’âme – Yannick Escher
- Europhilie Veveysanne – Félicien Monnier
- Les méchants sont partout, les bons aussi – Jacques Perrin
- La liberté et la démocratie grâce au dioxyde de carbone – Le Coin du Ronchon